Pirouettes et cacahuètes

Carnet de voyage #11

26 août 2016.Clément Courte.1 J'aime.0 Commentaires
DATES: DU 26 AVRIL AU 04 MAI 2016
DISTANCE TOTALE PARCOURUE: 2289 KM
ÉTAPES: SIURANA, PIRA, IGUALADA, MANRESA, SANTA EUGÈNIA DE BERGA, SANT ESTEVE D’EN BAS, SANT PAUL DE SEGÚRIES, PRATS-DE-MOLLO

Alors que le printemps est bien installé et que la température commence à monter sérieusement, il est temps pour nous de retourner en France. Pour cela, il nous faudra affronter à nouveau les Pyrénées. Heureusement, pour cette fois, nous avons des renforts! 🙂

1. Présentation des nouvelles recrues

Sophie : une joyeuse maman intrépide, qui n’hésite pas à embarquer dans des projets fous du genre : apprendre à monter sur des échasses pour deux semaines plus tard participer à un spectacle de rue, partir grimper en Espagne sur un coup de tête ou encore venir nous rejoindre pour traverser les Pyrénées à vélo, avec sa fille en follow-me.

Anaïs : une merveilleuse petite fille de 6 ans, qui étudie et parle le Catalan à son école de Prades, en France. Elle est accro au vélo et peut passer des journées à jouer aux pieds des voies pendant que maman grimpe. Elle aime faire du land-art, du yoga acrobatique, des sourires complices,  jouer à la maman avec son doudou et parler de cacahuètes.

2. Première journée : à fond les mollets!

Ne pas confondre Prades et Prades

La veille du départ, nous ne savions toujours pas quel itinéraire choisir : par la côte ou par les montagnes? Finalement, après âpres discussions, notre choix sera unanime. Nous passerons par les montagnes, c’est plus tranquille et joli. Bon, question jolitude, nous avons été gâté.e.s! Mais pour ce qui est de la tranquillité… hummm, pour être 100% honnêtes : pas toujours!

Au matin de notre grand départ, après avoir fait un grand câlin collectif aux ami.e.s, nous prenons la direction de Prades. Mais à peine arrivons-nous au sommet du premier col que successivement débarquent en voiture les mêmes ami.e.s que nous venions de quitter : Sonia, Fred et Olivia, suivi.e.s de Valentin, Alicia et Émeline. Pas moyen de pédaler tranquilles par ici! Bref, re-embrassades et re-byebye plus tard, nous voilà en route pour de bon.

Le petit village de Prades est une belle occasion de nous arrêter pour manger et nous ravitailler en eau. Anaïs prendra d’ailleurs un malin plaisir à dire que l’on est presque arrivé.e.s chez elle, son école Catalane étant dans la ville de Prades, en France… Mais il faudra patienter une bonne dizaine de jours et pédaler, pédaler et repédaler!

Prades, donc, c’est un charmant petit village! Nous y avons croisé un grand groupe de cyclistes français qui est resté bouche bée devant nos modestes exploits!

Descente rock-and-roll et monastère

Après Prades, ça monte, ça monte, ça monte, il faudra bien que cela cesse à un moment donné? Heureusement, le deuxième col de la journée nous donne droit à une redescente majestueuse et toute sinueuse au milieu des collines de résineux! Pour finalement aboutir sur le monastère de Poblet, chef-d’oeuvre du XIIème siècle construit par les moines cisterciens. Île perdue dans une mer de vigne avec de vagues montagnes pour clôturer le paysage…

Miam, miam, des camions!

Pour clore la journée en beauté, aux abords de Montblanc, nous faisons 4-5 kilomètres sur une route passante avec des camions et tout… Sophie n’est pas du tout rassurée, mais nous n’avons guère le choix. Heureusement, c’est de courte durée!

La nuit commençant à poindre le bout du nez, nous trouvons un emplacement tout encoquelicoté pour planter nos tentes! Et je me paye un aller-retour bonus de 10 km au village voisin pour aller chercher de l’eau et faire quelques courses. Les rideaux de l’épicerie m’accueillent, pantois. Coup de bol, la propriétaire m’aperçoit. Après un court récit de notre histoire, elle décide de m’ouvrir exceptionnellement. Pfiou, nous aurons nos pâtes pour le repas du soir! 🙂

3. De la bouette pleins nos chaussettes

La deuxième journée est relativement moins intense que la première. Cela ne nous empêchera pas de nous farcir un nouveau col, de croiser un petit papi joyeux qui taille ses oliviers, ou encore de trouver un spot de camping plutôt inapproprié…

Laissez-moi vous expliquer : lorsque l’on fait du camping sauvage, en général, on n’est pas très difficile. Nous nous contentons d’un emplacement isolé de la civilisation, assez grand pour nos deux tentes, relativement plat, pas trop de cailloux et une terre qui permet de planter les piquets sans les plier.

Fatigué.e.s de notre journée et un peu feignant.e.s, nous avons jeté notre dévolu sur un champ d’oliviers relativement isolé de la route. Afin d’accéder à une parcelle d’herbe (toujours mieux que les cailloux), nous avons eu la bonne idée de nous mettre tout au fond du lopin.

Le lendemain matin : malheur! Il a plu une bonne partie de la nuit et le champ d’oliviers s’est métamorphosé en véritable bourbier. Nous avons mis 40min à sortir nos vélos, sacoches et remorque afin de rejoindre la route. Et la boue (bouette au Québec) collait tellement que nos chaussures pesaient désormais 4 ou 5 kilos (pour vrai)! Nos vélos ne roulaient plus, bien évidemment. La boue avait envahie les pneus, les gardes-boue, les dérailleurs, la chaine et tout le tsoin-tsoin!

4. Montserrat en toile de fond

Ce troisième jour sera placé sous le signe de la pluie! Dans le centre-ville d’Igualada, à quelques kilomètres seulement de notre « camping », nous avons trouvé, coup de pouce du destin, une station service abritée disposant d’un tuyau d’arrosage. De quoi donner une seconde jeunesse à nos montures tachetées.

Ce jour là, le goût de prendre des photos a pris le bord. En même temps, le paysage n’avait rien de fou non plus. Nous aurons toutefois, un petit moment émotion : après avoir