L'estuaire à contre-courant

Carnet de voyage #3

7 mars 2016.Clément Courte.1 J'aime.5 Commentaires
Acceuil/Voyage végane à vélo/Carnet de voyage/L’estuaire à contre-courant
DATES: DU 05 AU 10 FÉVRIER 2016
DISTANCE TOTALE PARCOURUE:  917 KM
ÉTAPES: VAUX-SUR-MER, ÉPARGNES, BRAUD-ET-ST-LOUIS, BORDEAUX

Vous avez eu peur à la fin de notre dernier article? Nous aussi! Mais après la tempête, le calme reprend ses droits. À travers l’estuaire de la Gironde, le chemin entre Royan et Bordeaux nous réservait de belles surprises!

1. Royan, au royaume des solutions

Heureusement, les hôtes qui nous attendaient après ce qui fut l’une de nos plus dures journées purent répondre à nos nombreux besoins. Jeanine et Louis nous ont proposé des vêtements secs, un feu, un super repas et un toit pour plusieurs jours, ce dont nous avons joyeusement profité. Des hôtes extra!

Et de vrais écolos : une petite maison, un jardin en permaculture, pas de voiture, du compost, une toilette sèche, des panneaux solaires, une cuisinière au feu de bois, une diète biologique et presque végétalienne (sujet dont nous avons beaucoup discuté), etc. Nous avons senti vraiment plusieurs atomes crochus et la discussion s’est alimentée d’elle-même!

Mais vous voulez savoir ce qui nous a le plus impressionné? C’est qu’illes ont entrepris un voyage semblable au nôtre, pendant un an, en tandem, avec leurs deux filles de 2 et 4 ans… il y a de cela 35 ans! Avec une remorque patentée, en dormant dans des greniers à foin de petites fermes, et un chat adopté en chemin… pour étudier l’agriculture écologique et les modes de vie durables.

Suite à notre journée pourrie de la veille et au vue des jours de pluies qui s’annonçaient, cette pause était bienvenue! Nous avons nettoyé les vêtements, bricolé les vélos, discuté avec l’épicier biologique du coin, et participé à la vie lente mais riche de nos hôtes.

Nous avons profité de notre séjour pour aller voir le film « Demain ». Ce que nous avons le plus apprécié du film est que tout le monde en parle (en France en tout cas). Il ne nous a rien appris de bien nouveau. Mais il a le mérite de sortir ces idées révolutionnaires et réalistes des milieux marginaux!

Cette pause et nos discussions nous ont franchement revigoré. L’appel du voyage s’est fait intenable au bout de 4 jours malgré qu’on nous ait fermement invité à rester quelques jours de plus. Nous sommes donc reparti.e.s en faisant nos courses à l’épicerie biologique du coin. À notre surprise amusée, on nous a pris en photo pour parler de nous et de notre voyage dans un journal local. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça nous a motivé!

2. Rencontre avec un « gentil » éleveur

Malgré notre pause de plusieurs jours, nous n’avions toujours aucune réponse d’hôtes de Warmshowers entre Royan et Bordeaux. Pour la suite de notre aventure, nous avons eu la chance de rencontrer François, un ami de Jeanine et Louis, qui vit à mi-chemin entre Royan et Blaye, à Épargnes.

François est le genre de personne qu’on ne peut qu’admirer. Sa famille et lui font tout de A à Z. Illes cultivent blé, sarrasin, tournesol, pommes et plusieurs autres fruits et légumes de façon biologique et biodynamique. Illes transforment leurs récoltes en farine, en huile, en cuirs de fruits, en confitures, en conserves de toutes sortes. Illes élèvent aussi des animaux (2 ou 3 vaches, cochons, moutons, une chèvre, quelques poules, etc) et fabriquent leur yaourt, mangent leurs œufs, et probablement aussi leur viande.

Cela nous met toujours un peu mal à l’aise de parler de véganisme avec des gentils éleveurs qui travaillent si fort et si bien. Nous l’avons pourtant fait en douceur, sans jugement. Je crois que c’est par l’empathie qu’on peut le plus améliorer le sort de toustes. Et il n’en manquait pas dans leur maison en construction.

En repartant le lendemain matin, nous avions le cœur lourd d’amour pour toutes les personnes que nous avons rencontré. Isis se disait que le plus dur du voyage, c’est de tomber en amour tout le temps, sans jamais savoir si nous nous recroiserons un jour.

3. J’irai dormir chez vous, ou pas!

Le lendemain, nous n’avions toujours pas d’endroit où dormir. C’était la première fois que nous allions chercher un toit en demandant directement aux gens sur place. Un peu avant Blaye, où nous pensions traverser l’estuaire le lendemain matin, nous avons commencé à chercher un toit. Après quelques tentatives infructueuses, nous avons décidé de nous rendre à la mairie de Braud et Saint Louis.

Nous pensions qu’on pourrait nous indiquer un endroit où rencontrer des personnes impliquées qui apprécieraient éventuellement nous héberger. Au lieu de ça, et de manière un peu fortuite, illes nous ont proposé un appartement tout équipé appartenant à la mairie. Le maire était tout enchanté de nous accueillir alors nous avons accepté cette offre royale.

Il faut dire que c’est la première fois de notre voyage que nous nous retrouvons littéralement tous les trois pour dormir. Et que de ne pas avoir à faire la conversation à nos hôtes, nous a permis de nous coucher tôt pour une fois!

4. La petite traversée

Nous avons réussi l’exploit de parti tôt le lendemain matin pour nous assurer de ne pas manquer le bateau qui traversait l’estuaire de la Gironde, à Blaye, 2 fois par jour. Cela a fonctionné : on a même pu manger du chocolat en l’attendant… Et c’est sous un soleil de feu que nous avons embarqué sur le paquebot pour rejoindre Bordeaux par les coteaux. Une région riche, style carte postale, avec des vignobles et des châteaux à perte de vue. De quoi nous donner envie de cueillir et s’installer.

Mais très (trop) vite, nous arrivons à Bordeaux. Ou plutôt, devrais-je dire, dans les environs de Bordeaux. Car oui, nous avons réussi à nous perdre dans l’immensité de choix de pistes cyclables qui s’offraient à nous pour atterrir finalement au milieu des chantiers de Bordeaux-Lac. Le calme des vignes a fait place à la tempête de tractopelles et des grues…

5. Retrouvailles à Bordeaux

Nous profitons d’être à l’autre bout de la ville pour faire un saut au Garage Moderne. Un super atelier associatif de réparation de voitures et vélos que javais découvert lorsque j’étudiais à Bordeaux. Une petite visite chez le dentiste s’imposait pour nos mécaniques aux dents rouillées, pleines de sable et de sel.

Sur les quais un peu plus tard, nous retrouvons Laure, une amie française rencontrée au Québec. Elle nous héberge quelques jours durant lesquels il pleut beaucoup malgré le soleil sur les photos. Nous en avons profité pour revoir quelques ami.e.s vivant encore ou venant de s’installer dans les parages.

Nous avons pédalé ensemble jusqu’à Créon par la voie verte Roger Lapébie, une ancienne voie de chemin de fer aménagée pour les cyclistes. Elle fait le bonheur des habitant.e.s de la région et a aussi fait le nôtre.

Suite à quelques crevaisons galères des pneus du vélo à Isis, nous prenons la (sage) décision d’acheter des pneus increvables pour repartir l’esprit tranquille. Nous avons aussi fait quelques promenades, partagé plusieurs repas véganes avec des ami.e.s, nous avons passé un après midi à la bibliothèque pour le plus grand bonheur de Yaëlle, été visiter la salle d’escalade Roc Altitude, …

Bref, on a comme toujours rempli notre sac de bons souvenirs!

Nous avons eu bien du plaisir soit, mais une fois de plus, le besoin de bouger s’est fait pressant. Le besoin de pédaler, l’appel du beau temps et les nouveaux pneus d’Isis ont eu raison de notre inertie. Direction : les Landes 🙂

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Catégorie(s) : Carnet de voyage

Commentaires (5)

  • VIAUD Daniel/Dany . 8 mars 2016 . Répondre
    Bonne route à tous les 3 et merci encore de nous faire partager tous ces beaux moments et belles rencontres. Un calin à Yaëlle qui sourit toujours.
    • (Auteur) Clément Courte . 19 mars 2016 .
      Bonjour à vous les blésois!

      Cela fait toujours autant plaisir de recevoir vos coucous. 🙂

      En espérant vous recroiser un jour (sans la neige, qui sait?)!

  • Laure . 17 mars 2016 . Répondre
    Ah nous y voilà! Votre visite m’a laissée un superbe souvenir… les regards profonds de Yaelle, son accueil magnifique quand je rentrais à la maison, tes petits plats délicieux préparée avec amour, Isis, vos chants, nos chants, votre joie de vivre, ma joie de vous recevoir…
    • (Auteur) Clément Courte . 19 mars 2016 .
      Oui, ça a été un peu long à pondre… Mais on l’a fait. Je ne sais pas ce qui est le plus difficile entre pédaler ou écrire des articles! 🙂

      Merci pour ton accueil incroyable et tous ces beaux moments passés en ta joyeuse compagnie. Nous partageons tes superbes souvenirs. Quand est-ce que tu nous rejoins? 😉

  • DENIS Laurence . 21 mars 2016 . Répondre
    Merci pour le clin d’œil ! et les dernières nouvelles . je vous souhaite de joyeuses et enrichissantes rencontres ainsi que de beaux paysages ……Je transmets votre post à Monsieur RIGAL . Bonne route à vous trois !

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