Chulilla : Oasis y chorreras

Carnet de voyage #7

4 juin 2016.Clément Courte.1 J'aime.1 Commentaire
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DATES: DU 22 FÉVRIER AU 09 MARS 2016
DISTANCE TOTALE PARCOURUE: 1466 KM
ÉTAPES: VALENCIA, PARTERNA, CHULILLA

Welcome to Chulilla. LE site d’escalade à la mode en Espagne. ¿ Por que ? Parce qu’il est gratuit d’y camper, que l’escalade et le décors sont magnifiques et que les cotations sont très très gentilles. La température idéale et la nourriture abondante ont fini de nous convaincre : nous aurions pu y rester un an!

1. La piste cyclable fantôme

Depuis Valencia où nous avons débarqué en train dans l’épisode précédent, nous avons rejoins la banlieue de la ville pour être accueilli.e.s par Juan José, un super Warmshower. Bien que nous soyons arrivé tard et qu’il devait partir tôt le lendemain matin, nous avons bien sympathisé. Et tenez-vous bien ! Il a rejoint Paris à vélo en 15 jours pour la COP21 avec d’autres cyclistes en décembre dernier, en partant de San Sebastián.

Un autre Warmshower qui ne pouvait pas nous héberger, nous a néanmoins envoyé un lien vers le tracé d’une piste cyclable. Le long d’une autoroute, elle reliait Valencia à Losa del Obispo, à environ 10 km de Chulilla. De quoi bien nous avancer. C’est donc sur cet itinéraire que nous comptions pour nous rendre à Chulilla. Et ce ne fut pas sans surprises.

Notre première rencontre avec la piste fût épique. Isis a passé tout droit. Heureusement que je savais où la trouver! Sans aucune signalisation, invisible depuis la route, elle commençait littéralement dans un amas d’arbustes et de broussailles infranchissables… Nous avons dû enjamber clôtures, trottoirs et roches pour la rejoindre. Quelques kilomètres plus loin, la piste atterrissait sur un mur. Ce n’était pas rassurant! Finirions-nous par devoir emprunter l’autoroute? En contournant le pâté de maisons, nous l’avons heureusement retrouvée. De toute la journée, nous n’avons croisé quasi personne sur la piste. Par endroits elle tombait en ruines. Par d’autres, elle avait été fraichement remise en état (asphalte et peinture fraiche). Aucun panneau de direction ou de distance n’avait été posé. Et ce durant toute la piste. Jusqu’à la toute fin où elle se terminait comme par enchantement, au milieu de nulle part, à quelques kilomètres du prochain village. Heureusement pour nous, l’autoroute s’était depuis transformée en route, pour notre plus grand bonheur et sécurité!

2. Dormir chez soi

Pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous avons utilisé notre tente et nos sacs de couchage.  Avec des températures dans les 20°C au soleil et 0 à 5°C la nuit, nous pouvions nous le permettre. Nous croyons que Yaëlle, qui dormait comme nous dans des environnements différents, et qui rencontrait de nouvelles personnes tous les soirs depuis plus d’un mois, a apprécié cette nouvelle stabilité. Un cocon, un espace à nous et qu’on n’avait pas à ranger et redéballer tous les matins et soirs.

Nous n’avons rien à déclarer concernant le camping avec un bébé de 7-8 mois : ça se passe comme un charme. Elle dort entre nous, dans nos deux sacs de couchage conjoints, tète quelques fois par nuit, puis au réveil, se met à jouer avec tout ce qu’il y a à portée de main. Ce qui pourrait être dangereux pour elle reste dans les pochettes de la tente ou les sacoches de vélo, alors pas besoin de la surveiller de trop près.

3. Rencontres et retrouvailles

Notre première raison de venir à Chulilla était de retrouver notre ami Samy et d’y escalader en sa compagnie. Étant un site de grimpe « à la mode », ce fut également l’occasion de rencontrer tout plein de nouveaux amis, de toutes les nationalités et de tous les âges.

Max le belge, avec qui nous faisions des repas de fou et avec qui nous nous tirions la bourre dans les gentils 8a. Émilie la québécoise, qui enchainait nos projets à vue mais avec qui nous avons, malgré tout, passé de bons moments. Catherine et Marc, des suisses trop sympathiques (si c’est possible), que nous avons réussi à remettre en selle sur leurs vélos. Colin l’anglais et son chien Fenris, qui avait dans son camion de quoi faire (presque) tous les sports du monde. Ursula et Jan, un couple d’autrichiens à vélo également, qui trimballaient avec eux une planche de surf. En les voyant débarquer, d’un coup, nous nous sommes senti.e.s moins seul.e.s!

Au campement, il y avait aussi de nombreuses familles avec qui nous avons bien sympathisé : les allemands Mirjam et Galvin, leur grand bus rouge et leurs enfants Lucie et David. La française Alison et l’allemand Raphaël avec leur fille Tara. Et enfin, nous avons fait la rencontre de Sophie et de sa fille Anaïs, qui bien inspirées par notre voyage, ont décidé de nous rejoindre quelques semaines plus tard à Siurana pour la re-traversée des Pyrénées!

4. Mais pourquoi cette falaise attire-t-elle autant de monde?

Parce que c’est gratuit mon p’tit (même si pas pour longtemps, des rumeurs circulent comme quoi ce serait la dernière année)! Eh oui, de nos jours, faire de l’escalade et camper où l’on veut, sans sortir un rond de sa poche, est plutôt chose rare.

Face à la popularité croissance de l’escalade et la venue (malvenue) de grimpeurs peu scrupuleux avec leur environnement, de nombreuses communes ont décidé de réagir en interdisant le camping sauvage.

On les comprend : des déchets et des excréments se retrouvent malheureusement trop souvent aux places de camping sauvage et au pied des falaises. C’est néanmoins dommage que la majorité des grimpeurs aient à payer pour les incivilités et la bêtise de quelques un.e.s…

Bref, le coup de gueule est passé! Et heureusement, à Chulilla, certains grimpeurs ont pris leurs responsabilités sur la place de camping, en ramassant les ordures et les crottes de chien et en installant un panneau instaurant une interdiction de polluer cet espace. Et le patron du bar à côté a placé un mot sur sa porte invitant les grimpeurs à venir faire leurs besoins à l’intérieur.

Le bar a également le wifi, les tapas et le topo. Plus édité depuis un bon bout de temps, le bar ou internet étaient les seuls moyens d’avoir des infos sur les voies, jusqu’à ce que 2 topos tous neufs soient publiés, à la veille de notre départ. Bref, ça commence à ressembler au paradis!

5. L’oasis des grimpeurs

Bon parlons un peu d’escalade. Pour ne pas vous mentir, c’est un peu patiné par endroits, mais quelle grimpe! Des colos à la tonne (chorreras en espagnol), des trous, des dévers, des dalles, des toits, des voies exposées à l’ombre aussi bien qu’au soleil… Ce n’est pas pour rien qu’un des secteurs majeurs s’appelle Oasis!

En gros, il y a deux canyons : l’un en face du village et l’autre à 40 min de marche, en suivant le premier canyon. Cela fait une sorte de Y. Les cotations sont parfois gentilles, en particulier au secteur Pared de Enfrente, mais elles peuvent aussi nous rappeler à l’ordre. Je pense en particulier aux voies de 55 m du secteur Carñaveral, bien (trop) engagées et techniques.

De mon côté, j’ai réalisé mon premier 8a à vue : Entre dos caminos. Même si j’ai encore de la difficulté à dire que c’est un vrai 8a, cela fait toujours plaisir pour le moral. Et je me suis globalement bien amusé dans toutes les voies que j’ai pu grimper!

Isis, quant à elle, a eu besoin de retrouver ses marques avec l’escalade. Après quelques voies trop dures où elle s’est fait peur, elle a décidé de se mettre à l’aise. Elle s’est régalée en escaladant des voies plus faciles sans se prendre la tête, sans chercher à impressionner ou s’impressionner. Nous nous sommes séparé.e.s quelques fois pour grimper des murs différents. Et elle a beaucoup apprécié les voies qu’elle a grimpées à Fantasia avec Sophie et Colin.

6. L’oasis des enfants

Au pied des voies

Quitte à être plusieurs familles, nous en avons profité pour faire des journées spéciales enfants au pied de la rivière. Tout le monde se baigne, joue sur la plage, profite du hamac géant, lance des gros cailloux dans l’eau depuis le pont, nourrit, change les couches et répare les bobos, et fait un peu d’escalade.

À vélo

Lors d’une journée de repos, Isis en a profité pour organiser une sortie vélos avec Sophie et sa fille Anaïs, ainsi que Mirjam et ses enfants Lucie et David. Sophie était reconnaissante de pouvoir utiliser notre matériel de cyclotourisme, qui lui a pour ainsi dire donné la piqûre. Et Isis, grande fan des plantes et de la nourriture, a eu le plaisir de ramasser des oranges par terre dans des champs déjà cueillis, des figues de Barbarie dans la montagne sous le château, du caroube un peu partout sous les caroubiers aux fèves encore vertes, et du thym et du romarin qui poussent comme de la mauvaise herbe. Un régal 🙂

De ces 15 jours à Chulilla que nous avons quitté presque à regret, nous garderons beaucoup de bons souvenirs, de belles rencontres et de belles croix. De quoi nous donner le goût de revenir y faire un tour un de ces jours!

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Catégorie(s) : Carnet de voyage, Escalade

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