ViaRhôna : D’heureuses surprises en joyeuses rencontres!

Carnet de voyage #14

23 mars 2017.Clément Courte.0 J'aime.2 Commentaires
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DATES: DU 26 MAI AU 19 JUIN 2016
DISTANCE TOTALE PARCOURUE: 3196 KM
ÉTAPES: CASTELNAU-LE-LEZ, NÎMES, PONT-SAINT-ESPRIT, MONTÉLIMAR, VALENCE, PLAN-DE-BAIX, OMBLÈZE, LÉONCEL, VALENCE, PONT-DE-L’ISÈRE, COLOMBIER-LE-VIEUX

De la Méditerranée jusqu’en Ardèche, pour la suite de notre périple, nous avons choisi de rejoindre la vallée du Rhône et sa désormais célèbre ViaRhôna. Cette piste cyclable, déjà bien avancée, a l’ambition de relier un jour le Lac Léman à la côte méditerranéenne. Entre vignobles, vieux ponts, centrales nucléaires et châteaux, nous remontons à présent vers le nord pour un jour aller cueillir des cerises…

1. Nîmes et ses arènes infernales

Après avoir quitté Montpellier, tel un « au-revoir » qui s’éternise, nous pouvons encore apercevoir le bout du Pic du célèbre St Loup pendant quelques kilomètres.

Nous nous retrouvons un peu plus tard à serpenter joyeusement sur des petites routes de campagne entre champs, villages et bosquets. Arrivé.e.s à Sommières, nous rejoignons la voie verte de la Vaunage, une ancienne voie ferrée transmutée en piste cyclable, nous déposant aux portes de Nîmes. Malheureusement, étant parti.e.s un peu plus tard que prévu de Montpellier, la nuit a vite fait de nous tomber sur le coin du guidon.

Et c’est peu après le coucher du soleil que nous arrivons enfin chez Alexa, une Warmshower très sympathique, une occasion de plus pour parler de véganisme et d’éducation, avec une enseignante.

Le lendemain matin, nous profiterons d’être proche du centre-ville de Nîmes pour y faire une petite visite, ainsi qu’un petit tour incontournable des arènes. Malgré la beauté et l’impression de grandeur dégagée par le bâtiment, nous regrettons que des jeux du cirque aux corridas, ce lieu n’a pas encore fini d’alimenter les instincts cruels et meurtriers de certain.e.s! Est-ce que ce monde est sérieux? Tel.le.s des Cabrel en herbe, on se pose bien la question, et dans nos têtes tourne en boucle la chanson.

2. Prenez gare au Pont du Gard

Pour continuer sur le thème des monuments historiques, nous nous rendons compte que notre route nous fait passer à deux coups de pédale du Pont du Gard. Même si nous sommes un peu sceptiques et nous attendons à un attrape-touriste, notre curiosité l’a emporté.

Bon, et bien effectivement, c’est un peu l’attrape nigaud. Un parking géant à faire pâlir Disneyland de jalousie, des boutiques de souvenirs en plastique et des restaurants alpaguant le touriste en mal d’authenticité. Étant à vélos, nous nous abstiendrons de payer un droit de stationner à 17€ et pourrons même, à notre grande surprise, passer sur le pont et nous éviter ainsi de faire des kilomètres inutiles en aller-retours.

3. L’écolieu végane que nous ne verrons pas

Quelques kilomètres plus loin, nous nous retrouvons dans les contreforts des Cévennes. D’un coup, les petites montées-descentes des plaines se transforment en grandes montées et grandes descentes pour culminer à Banyols-sur-Cèze. Où une vraie descente de la mort vient nous rappeler qu’une fois de plus, notre chance légendaire nous fait toujours prendre les routes dans le bon sens. Enfin, c’est ce qu’on se dit pour garder le moral en toutes circonstances!

Dans le fond de la vallée, nous retrouvons le Rhône, ses vignobles et la platitude de son lit. Et nous finirons notre route à Pont-Saint-Esprit où nous avions rendez-vous avec l’écolieu végane La Belle Verte, que nous ne verrons pas.

En contact avec l’initiateur du lieu depuis quelques semaines, nous prévoyions donc d’y jeter un coup d’œil. Par malchance, ce dernier n’étant pas présent au moment de notre passage, nous devrons abandonner l’idée. Il nous mettra tout de même en contact avec un charmant couple végane et leurs 2 enfants chez qui nous passerons deux jours. Illes nous apprendons que l’écolieu est plutôt vide et que personne n’y vit réellement. Une raison de plus pour ne rien avoir à regretter.

Nous assisterons à une représentation spéciale d’une pièce de théâtre pour enfant sur la non-violence qu’Émilie a conçue avec l’une de ses amies. Inspirant! Et nous parlerons longuement de leur projet de fonder un écolieu végane dans les environs, avec une école alternative et tout le tralala…

4. Chouette rencontre à Montélimar

Pont-Saint-Esprit se trouve être au « début » de l’itinéraire finalisé de la ViaRhona. Et c’est d’abord à travers des routes de campagne puis une piste cyclable dédiée que nous reprenons tranquillement notre route vers le nord. Ce soir-là, à Montélimar, un couple de Warmshowers Chantal et Gilbert, encore de joyeux.ses enseignant.e.s, nous hébergeront. Ce sont de vrai.e.s accro du vélo et qui ont des montures à nous rendre presque jaloux.ses : des trikes tout confort! Une fois de plus, nous passerons une excellente soirée et illes nous accompagnerons même le lendemain sur une partie du parcours en partant au travail.

Suivant toujours la ViaRhôna, nous remonterons la large vallée formée par le fleuve ponctuée de tant à autre par des gorges, des châteaux, des centrales nucléaires, des barrages et des ponts suspendus! Le plus majestueux des combos gagnants est certainement celui de Rochemaure : un château perché + un pont Dysneyland suspendu himalayen + un village mignon + une centrale à quelques kilomètres pour rajouter un petit côté WTF au tableau.

Isis voulant comprendre une fois pour toute le fonctionnement énigmatique de ces fabriques de nuages, nous profiterons de la visite gratuite pour en finir avec le mystère. En gros, il y a un petit bâtiment à côté de la centrale et nous ne pourrons pas rentrer voir à quoi ça ressemble à l’intérieur (c’est trop dangereux il parait). Nous devrons nous contenter des maquettes avec boutons qui clignotes, des simulations 3D et les croire sur parole que tout est sous contrôle et que le nucléaire est une énergie propre et sécuritaire.

Vous avez dit propre? Ah oui, leur discours en la matière est bien rodé : les centrales ne rejettent pas de CO2. Bon, quand on creuse un peu, l’extraction de l’uranium, les multiples procédés de transformation, la construction des centrales, leur démantèlement et les voitures des employé.e.s doivent émettre quelque chose… 🙂

Non, ce qui fait vraiment flipper durant la visite, c’est la carte des centrales nucléaires qui quadrillent le territoire français. Ainsi que le petit film produit par des étudiants bien naïfs.ves faisant l’apologie du nucléaire avec un ton bien paternaliste. Un régal!

6. Stop avec bébé, inondations et visite médicale

Bref, c’est sans encombre que nous nous rendons le soir suivant à Valence. Souhaitant pouvoir prendre une douche de temps en temps, Clément avait contacté quelques Warmshowers en avance, histoire d’être certain.e.s que cela se produise. Heureusement/malheureusement, tous.tes ont répondu par la positive. Et notre envie de faire aussi du camping en a pris un petit coup… (pas pour longtemps!). Bref, nous serons une fois de plus généreusement hébergé.e.s sous un toit. Chez une famille nombreuse de surcroît, remplie d’ados!

Question de timing, nous devons faire une courte pause dans notre périple pour rentrer à Orléans chez les parents de Clément pour une visite médicale de suivi du petit cœur de Yaëlle à Tours. Pour ce faire, notre plan était simple. Laisser nos vélos chez nos Warmshowers à Valence et faire du stop avec Yaëlle jusqu’à Orléans… Seulement voilà, un gros orage a décidé de faire son malin sur la Région Centre et la Sologne est inondée. Quoi qu’il arrive, nous serons bloqué.e.s!

Et le père de Clément a beau venir à notre secours, notre chemin du retour sera parsemé d’embûches : routes barrées, inondées, autoroutes fermées, camions arrêtés, impossible de passer! Nous mettrons plus de 2h pour parcourir les derniers kilomètres et devons remercier chaudement le papa de Clément de nous être venu en aide!

Sinon, ensuite, il a fait beau, le petit cœur de Yaëlle va bien et nous sommes rentré.e.s comme nous sommes parti.e.s, en stop et sans soucis cette fois! Hum, hormis je ne sais quel match de foot qui bloquait tout entre Lyon et Saint-Étienne.

7. Petite balade dans la Drôme orageuse

À notre retour donc, nous étions impatient de commencer la saison de cueillette. MAIS, nous devrons patienter encore un petit peu. Les cerises sont en retard cette année… Bref, nous passons une nuit de plus chez notre charmante famille de warmshowers de Valence et partons le lendemain pour aller nous promener dans le Vercors et pourquoi pas, aller y faire un peu d’escalade!

Notre plan est d’aller au site d’escalade des Gorges d’Omblèze, mais pour cela, il faut passer un premier col et ça nous fait tout drôle. Depuis les Pyrénées, nous n’avons roulé que sur du plat ou presque.

Malheureusement pour nous, un invité surprise, l’orage, vient nous rappeler que nous sommes dépendant de lui… Nous passons une première nuit dans un jardin d’une gentille famille, à l’entrée du petit village de Plan de Baix, en espérant des jours plus beaux.

Le lendemain, il ne nous restait que quelques kilomètres pour nous rendre aux fameuses gorges d’Omblèze. Et là, hop hop hop, ça descend bien raide… Malheureusement, en bas, les falaises sont encore bien mouillées de l’orage de la nuit passée. Nous profitons d’une accalmie pour aller faire un tour aux chutes de la Druise. Yaëlle semble vouloir faire le grand saut. Mais pas nous! Sur le chemin, nous rencontrons même une magnifique salamandre.

Puis nous continuons dans les gorges pour finalement arriver au charmant village d’Omblèze, dans un cul de sac… Il nous faudra alors remonter toutes les gorges et trouver un chemin pour notre retour à Valence. Au loin, le tonnerre annonce la venue de notre ami et celui-ci nous prend à partie, avant que nous ayons trouvé notre emplacement pour la nuit.

Finalement, quelques minutes plus tard, un gros soleil qui tape et un gentil vent de face viendront sécher nos vêtements et nous pourrons continuer notre chemin jusqu’au village de Léoncel et son abbaye médiévale.

Après une petite visite de l’abbaye et la rencontre avec un couple d’agriculteurs, nous trouvons enfin un endroit parfait y poser la tente : en hauteur et avec l’assurance de ne pas finir dans un trou d’eau au petit matin. Mais la pluie est toujours plus ou moins de la partie…

Après une bonne nuit de sommeil, nous reprenons la route pour un retour à Valence majestueux, par le col de Tourniol et son point de vue enchanteresque, ainsi que le village de Barbières, étranglé dans un goulot de roche.

8. En avant pour la saison de cueillette!

De retour à Valence, nous profitons d’être dans une grande ville pour passer dans un Décathlon (célèbre franchise de magasins de sport bas de gamme et pas cher) pour arranger les freins du vélo à Isis qui commencent à rouiller. Et c’est sous un soleil de plomb que Clément s’acharne sur ces fichus câbles et gaines qui veulent pas se laisser couper à la bonne distance. Bref, il doit apprendre de ses erreurs et accepter la frustration d’avoir coupé le câble trop court et de devoir en racheter un nouveau et tout recommencer… 🙂

En tendant l’oreille, vous devriez pouvoir l’entendre râler!

Pour retrouver un peu le moral nous déciderons de faire un tour par la super salle d’escalade de Minéral Spirit. Dans l’idée de grimper, mais aussi de se trouver un.e partenaire de grimpe pour les jours à venir.

Le soir, nous ferons du camping sauvage en pleine ville, sur les bords du Rhône, dans un parc tranquille.

Et le lendemain, un de nos contact pris la veille sera motivé à venir nous rejoindre au Machu Pichu local : le chateau de Crussol! Un site bien patiné, mais qui contentera notre soif de grimpe. Et toujours sans nouvelles des cerises, nous déciderons de prendre la route pareil, vers la ferme de la famille Sapet,  dans le nord de l’Ardèche.

Pour cela, nous devrons, remonter encore une partie de la ViaRhôna, jusqu’à Tain l’Hermitage. Sur place, nous cherchons un point d’eau pour laver des couches. En demandant à une passante, celle-ci nous propose de passer chez elle faire une lessive. Nous resterons finalement pour prendre un repas partagé ensemble. Encore une belle surprise de la vie!

Bien repus, nous décidons de reprendre la route. Pour cela, nous devons traverser un joli pont suspendu. Mais à l’entrée, un nouvel obstacle de la vie nous attend : un superbe obstacle anti-voyageurs à vélo, au beau milieu de la ViaRhôna! Impossible de passer les vélos avec les bagages, encore moins de passer la remorque. Il faudra tout soulever à la force des bras par dessus les barrières… Merci les ingénieurs de la mobilité!

Mais ensuite, nous aurons droit à nouveau au grandiose. Une superbe route panoramique qui remonte la vallée du Doux avec un petit train à vapeur à touristes qui fait tchou-tchou!

Arrivé.e.s à destination à Colombier le Vieux, nous sommes accueillis par la famille Sapet chez qui nous resterons plus d’un mois pour y cueillir des fruits. Nous rentrons alors dans une petite routine de travail (l’un de nous s’occupe de Yaëlle le matin, l’autre l’après-midi) et un certain confort s’installe : nous avons un toit en dur au dessus de la tente, des douches chaudes tous les jours, internet, une cuisine, un frigo, une machine à laver, etc.

Mais heureusement, quelques petits événements viendront pimenter cette « pause » bienvenue. On s’en reparle au prochain épisode!

Commentaires (2)

  • VIAUD Daniel/Dany . 24 mars 2017 . Répondre
    Merci, merci. Depuis quelques temps plus de vélos pour nous (problèmes de santé sérieux) alors quel bonheur de voir que vous avez continué votre périple. Nous vous disons à bientôt pour la suite.
    Votre petite puce est bien épanouie !
    • (Auteur) Clément Courte . 31 mars 2017 .
      Merci encore une fois pour vos messages! On vous souhaite un bon rétablissement pour un retour en santé sur vos vélos! À bientôt!

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