La ruée vers le nord

Carnet de voyage #8

24 juin 2016.Clément Courte.3 J'aime.2 Commentaires
DATES: DU 10 AU 14 MARS 2016
DISTANCE TOTALE PARCOURUE:  1830 KM
ÉTAPES: CHULILLA, BÉTERA, GRAU DE CASTELLÓ, PENÍSCOLA, ALDOVER, MARGALEF

De Chulilla à Margalef, en l’espace de 5 jours, nous avons battus tous nos records : de vitesse, de distance, de longueur de journée, du nombre de trucs mouillés, et de jours de pédalages sous le soleil. Et tout ça s’est terminé en feu d’artifice : sous une pluie torrentielle, la nuit, des côtes à 8% au milieu des montagnes, un moral dans les chaussettes et un restaurant particulièrement pas accueillant… Comme pressé.e.s de se rendre d’un site d’escalade à un autre, nous avons avalé la route comme jamais, dans une ruée intrépide!

1. L’autoroute et les vacances

Peu de temps après notre départ de Chulilla, nous avons rejoint la côte méditerranéenne afin de nous éviter les grosses montagnes. Mais qui dit côte méditerranéenne, dit forcément : grandes barres d’immeubles, autoroutes et béton comme ligne d’horizon. Également, nous nous trouvions constamment ou presque, assiégés par les monocultures d’orangers.

Bref, ce n’était pas vraiment la partie la plus jolie/pittoresque de notre périple, même si nous avons eu de beaux endroits par moments et de bons moments par endroits.

Et c’est sans attentes particulières, sans forcer (ou presque), sans même s’en rendre compte que notre deuxième journée a été celle du record de distance : 90km. Trop fastoche!

2. Vias verdes

Parlant de trucs jolis, nous avons eu la chance de passer par deux fois sur des Vias Verdes ou voies vertes en français. Il s’agit d’anciennes voies de chemin de fer reconverties en pistes cyclables. Je vous laisse imaginer le bonheur de rouler sur des voies complètement à l’écart et à l’abri des voitures, avec des vues splendides et avec des petits tunnels assez longs pour qu’on y installe des lumières alimentées par des panneaux solaires. Et tous les 30 mètres environs, il y avait un interrupteur pour actionner la minuterie. Toute une expérience!

Le quatrième soir, après tant de beau temps, tant de distance parcourue, nous nous sommes offert un feu de camp, entre le canal et la via verde. Juste à côté se trouvait un champs d’orangers déjà cueilli, avec pleins de fruits à terre. Je me suis baigné dans le canal et nous avons lavé quelques affaires. Bref, on était pas loin du paradis. Si seulement nous savions ce qui nous attendait pour le lendemain…

3. Orage à tous les étages

Pour finir ce trajet en beauté, nous avons eu droit à une dernière journée dantesque! En plein milieu de la nuit, nous nous sommes fait réveiller par des trombes d’eau sur la tente. Nous ne nous attendions pas du tout à ça! Et nos vêtements qui « séchaient » tranquillement dehors non plus! Mince alors… Au petit matin, la pluie ne nous a pas laissé de répit et nous avons tout replié tout mouillé. Nous avons pédalé sous la pluie… qui ne s’est presque pas arrêtée de la journée.

Le midi, détrempé.e.s, alors que nous cherchions désespérément une place où manger au sec, nous nous sommes arrêté.e.s à une station service, par dépit. En entrant, l’odeur de cigarette froide nous a sauté au nez. Heureusement, le petit monsieur moustachu de la station nous a indiqué qu’un restaurant se trouvait juste derrière.

4. Le restaurant

Refusant de rester une seconde de plus dans cet environnement hostile, nous avons suivi son conseil… Grave erreur! À peine nos vélos garés (Yaëlle faisait la sieste, nous voulions pouvoir la voir se réveiller), l’un des gérants est venu nous (ac)cueillir : « C’est pas un parking ici, c’est une terrasse! Allez vous garer ailleurs! » Croyant naïvement qu’il s’agit d’une mauvaise blague, et avec la fatigue accumulée, je lui répond par un sourire.

Malheureusement, il ne blaguait pas. Et n’avait manifestement pas remarqué que sa terrasse était rendue une marre et que peu de clients auraient l’idée d’y faire bronzette ce jour-là. Finalement, après un haussement d’épaules et des yeux levés au ciel, il nous a autorisé à rester. Fiou pour Yaëlle!

Sitôt rentré.e.s, nous demandons s’il serait possible de manger un peu de notre nourriture si nous consommons au restaurant. Évidemment, ce sera non! Nous avons alors commandé deux assiettes de légumes, seule option végétalienne.

5. L’assiette du chef

Nous avons eu droit à deux petites assiettes de chou-fleur, petits pois et carottes congelés/décongelés au micro-onde : pas de goût du tout, tous ramollis et gorgés d’eau. Coup de bol, il y avait du sel, du poivre et de l’huile d’olive, sans quoi nous aurions eu bien de la peine à finir nos maigres assiettes. Quand au prix, nous avions de quoi être ravis : 7,50€, l’assiette… Pour un sachet de légumes décongelés, l’affaire du siècle!

Autant dire que nous avons pris notre temps, histoire de bien nous réchauffer. Heureusement, et avec leur accord, nous avons finalement pu ajouter un peu de nos fruits secs et noix au menu.

On a appris par les pilliers de comptoir (le resto fait aussi brasserie) qu’il allait normalement pleuvoir pour les 3 prochains jours. Comme la tente était mouillée et les duvets humides, nous avons décidé de tout donner pour arriver à Margalef ce jour-là, alors que nous avions prévu y parvenir le lendemain.

Du restaurant, à 14 heures, nous avions parcouru 30 km et il nous en restait plus d’une cinquantaine pour rejoindre notre destination. C’est sous la pluie que nous avons gravis les montagnes. Yaëlle a fait une crise de presque une heure en soirée. Et c’est dans le noir que nous avons parcouru les derniers kilomètres. À 11h du soir, lessivé.e.s, exténué.e.s, endolori.e.s de partout, nous apercevons au loin les lumières du village de Margalef…

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Catégorie(s) : Carnet de voyage

Commentaires (2)

  • Titou . 8 juillet 2016 . Répondre
    Le tunnel de la voie verte entre Sauveterre de guyenne et Bordeaux est super cool aussi… chaque néon est indépendant et s’allume au fur et à mesure que l’on avance… à faire!
    Et 90km c’est pas beaucoup… 93, c’est mieux! Et sans remorque avec bébé 173km sont possible sur le canal du midi avec le vent dans le dos.
    • (Auteur) Clément Courte . 11 juillet 2016 .
      Merci Titou pour le commentaire!

      Je connais bien ce tunnel, pour l’avoir emprunté quand j’habitais à Bordeaux et que je souhaitais me promener dans la région. 😉 Et nous avons d’ailleurs failli le prendre lors de passage à Bordeaux, avant de faire demi-tour à cause de la pluie… (Non, il ne pleut pas dans les tunnels mais autour, oui!).

      173km en une journée! Bien joué mon frère! Tu devais avoir ce qu’il te fallait en vitesse pour monter les écluses, non? D’ailleurs, cela n’a pas été un peu galère? Notre expérience du Canal du midi n’a pas été très sympathique… En arrivant à Agde, la piste finissait en chemin piéton de 30cm de large avec plein d’ornières et une écluse pas tip top à traverser avec les vélos chargés et la remorque. On a du enlever les sacoches et passer par deux fois les vélos et la remorque par dessus les barrières. Grrr! 🙂

      Pleins de bisous et bon voyage en Écosse!

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