Margalef : des p'tits trous, des p'tits trous...

Carnet de voyage #9

14 juillet 2016.Clément Courte.0 J'aime.0 Commentaires
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Si vous êtes amateurs.trices d’escalade, le nom de Margalef doit vous être familier. Sur ces célèbres falaises catalanes, nous allons, entre autre, apprendre à tenir des trous de plus en plus petits, rencontrer de nouveaux amis et nous promener dans l’immense parc de la Sierra de Montsant…

1. L’arrivée : détrempé.e.s!

Une auberge bien méritée

Pour clore notre dernière journée intense de remontée intrépide de l’Espagne (voir Carnet de voyage #8), alors que nous arrivons à l’entrée du village de Margalef, nous apercevons un pont en bois avec de la lumière qui semble émaner de l’autre rive. Sitôt traversé, nous atterrissons devant le centre d’accueil flambant neuf du village. Merci pour les horaires d’ouverture bien tardifs!

Devant notre état (physique, moral, vestimentaire, etc), la fille derrière le comptoir nous a recommandé l’une des auberges de Margalef, peu dispendieuse et accueillante pour les grimpeuses et grimpeurs. Après réflexion d’une demie-seconde (dormir à l’auberge n’entre pas vraiment dans notre budget de voyage, mais quand il faut, il faut!), nous nous sommes rué.e.s dessus!

Au sec, après une douche bien méritée, une tournée de lessive, un vrai repas patenté avec ce qui nous restait (tofu et légumes, fruits, pain), nous avons dormi comme des bébés et Yaëlle a dormi comme une grande.

Notre arrivée au camping

Le lendemain matin, nous avons bravé la météo pour rejoindre le camping du barrage. La route pour y accéder passe en plein milieu de la principale vallée grimpable. Et autant vous dire que nous sommes littéralement estomaqué.e.s devant la beauté de la chose. Et ce n’est que le début!

Nous avons fait sécher la tente avec les moyens du bord et avons tenté de planter les piquets, en vain. Le sol était dur comme le roc! Nous avons dû user de malice pour arrimer solidement la tente et lui permettre de braver les rafales de vent (terrrrribles!) qui sillonnent la région. Exit les piquets, bonjour les grosses roches!

Malgré toutes ces précautions, en revenant d’une journée de grimpette, nous avons retrouvé notre tente avec un nouveau trou dans le double toit… causé par son envol soudain et un atterrissage sur le bout de l’arceau. Merci aux voisins de l’avoir rattrapé et sauvé d’une mort certaine dans le ravin.

Pour ce qui est du camping en tant que tel, même si une bonne partie des grimpeurs et grimpeuses se plaignent du prix, nous en avons bien profité et le trouvions très correct. Il faut dire qu’il y a encore quelques années, il était possible de camper gratuitement n’importe où…

Mais suite aux abus, la municipalité de Margalef à décidé de réagir. Au lieu de tout interdire, il ont aménagé un camping, avec des toilettes, un point d’eau, des tables et de jolis petits oliviers. Cela nous évitait d’avoir à descendre tous les jours au village (environ 8km aller-retour) pour se réapprovisionner en eau. Bien pratique!

2. L’escalade : traumatisante?

Passons à ce qui nous intéresse par ici : l’escalade! Sans vous refaire le topo au complet, à Margalef, il y a deux vallées principales. L’une où se trouve le barrage (à 4km environ du village) et l’autre, face au village, sur la route qui monte à l’ermitage.

Le type de grimpe par ici est bien particulier. C’est du conglomérat. Des milliards de petits galets emprisonnés dans une sorte de ciment qui maintient le tout de manière relativement irréaliste. Et chaque fois qu’un galet vient à tomber, hop, ça forme un trou. Alors autant vous dire tout de suite, ici on privilégie les trous aux galets. Ces derniers étant bien souvent trop nombreux et trop mauvais à tenir. Quand aux trous, leur taille va de l’espace d’une main à celui d’à peine un doigt. En plus de bien souvent être légèrement, voir carrément, traumatisants.

Le profil des parois change sans cesse, les falaises faisant des vagues improbables du dévers, au vertical, jusqu’ à la dalle, et rebelote, alouette! Et les lignes vont de 5m de haut à une soixantaine pour les plus longues. Bien que la majorité des voies ne dépasse pas les 20m. Pour ce qui est des cotations, le site recense une trentaine de voies dans le 9 (dont un 9b) mais aussi des centaines de voies de tous les autres niveaux à partir du 4.  De quoi contenter ben du monde pour un bon boute!

3. L’escalade : enrichissante!

Passé ces petits détails, la grimpe est vraiment agréable. On aime ou on n’aime pas mais disons que cela a le mérite d’exister. Qu’il y a des milliers de voies à grimper. Et qu’une grande partie d’entre elles offre une grimpe tantôt basique gauche-droite, tantôt complexe, et souvent physique et teigneuse.

Les grimpeurs et grimpeuses de salle y trouvent leur compte en général : beaucoup de dévers, des prises évidentes (et bien poffées), des voies pas trop longues et bien résistantes. Mais les grimpeuses et grimpeurs de falaises s’amusent aussi, rassurez-vous! On retrouve comme je le disais des voies techniques par-ci par-là, du vertical et même des bonnes dalles.

Des belles croix pour papa

De mon côté, c’est une dizaine de 8a qui sont tombées à vue ou au deuxième essai. Pas le temps de niaiser. Je me suis permis une petite bravade en enchainant un 8a+, après trois jours de travail. Mais la ligne en valait la peine. Je me suis principalement amusé dans de très légers dévers sur petites prises, quand la majorité de mes consœurs et confrères ont préféré bourriner dans les gros dévers.

Pour les curieux.ses, voici une petite liste de mes voies préférées de Margalef :

  • La Perdonavidas (8a) – secteur Catedral
  • Parabellum (7c+) – secteur Ca la Marta
  • Sargantana Killer (8a+) – secteur Raco de la Finestra
  • La sombra del viento (8a) – secteur Raco de la Finestra

Maman prend confiance

Isis, de son coté, a tranquillement continué à apprivoiser les sensations de danger. Après s’être fait peur dans un 6c déversant, elle s’est juré de ne plus se retrouver dans de telles situations. Elle a enchaîné un beau 6b+ qu’elle a adoré à Finestra ainsi qu’une myriade de voies dans le 5c/6a, qui lui ont redonné confiance en la vie (et en elle-même)!

Voici sa voie préférée du séjour :

  • Magrana (6b+) – secteur Raco de la Finestra

Et Yaëlle s’amuse!

Quant à Yaëlle, elle trouve toujours à s’accommoder peu importe où nous allons. Au pied des falaises, elle joue avec ses jouets, ses pieds, des cailloux, nous, et notre matériel d’escalade. L’un.e de nous est toujours à ses côté tandis que l’autre grimpe avec d’autres personnes. Comme elle adore les promenades à vélo et les parois d’escalade, elle est heureuse! Elle a aussi rencontré quelques jeunes enfants dont Roar, un petit garçon de six mois (alors qu’elle en avait 9). Ensemble et avec leurs parents, Sign et Tarje, du blogue roarviewmirror, nous avons passé plusieurs journées. Nos bébés ont pris quelques bains ensemble, pour le plus grand bonheur de tout le monde, et des éclaboussures partout!

4. Les promenades : magiques!

On vous parlait plus haut du parc de la Sierra de Montsant. Nous avons profité d’une journée de repos pour marcher du barrage à Ulldemolins, village voisin. Et grand bien nous a pris. C’était magnifique!

Le seul hic, c’est qu’on nous avait dit que ça faisait 12 km et qu’il y en avait pour 2h30. On en avait prévu 4, avec Yaëlle et tout, mais finalement, ce furent bien 5 heures de marche (sans compter les pauses), et plus de 15 km, qui nous attendaient. Nous sommes parti.e.s avec presque rien, des couches, de l’eau et un peu de nourriture, sous le soleil tapant. Nous avons eu froid et faim et nous avons économisé l’eau le soir en rentrant! Mais comme toujours, Yaëlle s’en est bien sorti, blottie contre nous et pouvant téter à volonté.

Outre ce petit inconvénient, la journée fut magnifique. Chose tout à fait curieuse, il y avait des terrasses en pierres partout sur notre chemin. Ces terrasses permettent la culture d’un à deux rangs d’oliviers chacune. Un travail titanesque!

Si vous passez à Margalef, nous vous recommandons cette marche. Prévoyez-vous un lift de retour! Mais attention aux autres personnes qui escaladent : vous allez baver devant le potentiel d’ouverture de cet endroit (oserions-nous dire malheureusement?) protégé.

On a omis volontairement de le dire dans cet article (pour une question de lisibilité), mais dans les faits, nous avons fait de nombreux aller-retours (trois en 3 semaines) entre Margalef et un autre site de grimpe mondialement connu, dont on garde la surprise. Maintenant vous êtes prévenus, vous allez encore vous cogner de l’escalade dans le prochain article. 🙂

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Catégorie(s) : Carnet de voyage, Escalade

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